Interview de Sophie-Hélène Martin

A l'occasion de la sortie de son roman Bury My heart, Sophie-Hélène a accepté de répondre à quelques questions.

Alors que ton roman sort chez Alter Réal le 7 Février, comment te sens-tu ?

Heureuse, soulagée de voir Bury my Heart prendre corps, reconnaissante envers Violaine Georgiadis et son équipe pour tout le travail accompli. Fiévreuse aussi ; j’aimerais que Bury my Heart touche les gens et qu’ils m’en parlent.

Parle-nous un peu de toi : vie privée, loisirs, auteurs préférés… Tout ce qui semble utile pour les lecteurs.

Quarante-huit ans, mariée, titulaire d’un master en français, philosophie, histoire ancienne, je suis enseignante dans un lycée professionnel en Suisse Romande. Mon premier livre, L’Éphémère, a paru en 1996, avec l’aide de Jacques Chessex, qui m’a montré comment resserrer un texte, tracer tout ce qui est inutile pour lui donner de la densité. Le deuxième roman, Sombreval, vient de paraître en juin 2019, après dix ans de travail.

J’ai trois chevaux Akhal Tekke qui m’apprennent la vie, quatre chats indépendants et volontaires, seize poules qui m’accueillent chaque fois que je rentre de l’école et m’accompagnent sur le pas de porte. Depuis quelques mois, je suis aussi responsable d’une magnifique jument Demi-Sang suisse, issue de l’élevage de mes parents, portante d’un poulain pour le printemps 2020.

Je lis et relis Barbey d’Aurevilly, Flaubert, Maupassant, Balzac, Monique Saint-Hélier, …

Je suis des cours de flamenco, mais ne fais plus de spectacles (j’ai adoré la scène, j’ai ensuite choisi de me consacrer aux chevaux et à l’écriture), des cours de yoga et de pilates, parfois un stage d’escrime artistique (j’en ai fait plusieurs années et j’ai très envie de reprendre les cours).

Pourquoi avoir choisi la ME Alter Réal ?

Mon attachée de presse a repéré Alter Réal parce que cette maison d’édition évoquait la place accordée aux animaux dans les œuvres qu’ellepubliait. J’ai tout de suite accroché avec cette vision du monde, une histoire de ressenti.

Parle-nous un peu de ton roman. Pourquoi avoir choisi ce thème, enfin ces thèmes ? Pourquoi ce décor ?Est-ce une one shot ? Ou une série ?

J’ai commencé à écrire le tome 2 ce 21 décembre 2019, comme si la nécessité de donner une profondeur temporelle à Bury my Heart s’imposait. Depuis toujours, j’ai été attirée par la sorcellerie, l’authentique, celle que nous trouvons encore dans nos campagne et qui nécessite un lien sans artifice avec la nature.

Pourquoi un cadre basé sur l’histoire d’une plantation dans le sud-est des États-Unis ? Le sujet s’est pour ainsi dire invité. J’avais fait un voyage dans le vieux Sud il y a quelques années, j’y retourne en février. Rencontrer des descendants d’esclaves, entendre leurs chants, être invitée dans une histoire universelle par les chemins de traverse et les témoignages relayés au sein des familles ne laisse pas indemne.

Puis il y a eu, dans le bayou, une rencontre unique avec Lucy, une alligator, qui venait d’avoir des petits. Normalement, les mères alligators défendent leur progéniture, mais notre guide connaissait Lucy. Il respectait et protégeait les alligators, comme une dame l’avait fait sa vie durant avant lui et dont il avait pris la suite. J’ai pu voir des bébés alligators en liberté, sur une berge encore sauvage des marais, avec Lucy qui restait un peu en retrait dans l’eau, patiente. C’était un de ces états de grâce, comme lorsque vous vous retrouvez tout près d’une baleine ou qu’un oiseau se pose à côté de vous. Sur le moment, il n’y a que votre cœur qui bat comme une enclume et vos yeux embués de larmes, mais le temps permet une décantation et, un jour, vous prenez la plume. Parfois, ce que vous écrivez n’a rien à voir avec ce que vous avez vécu, mais l’émotion est là, profonde, authentique. C’est ce que je veux inscrire dans mes romans.

Qu’est ce qui fut le plus difficile pour toi, dans l’écriture de ce roman ?

Comprendre les codes de la romance. Violaine Georgiadis m’a aidée à améliorer mon manuscrit en me posant des questions précises et pertinentes. J’ai eu beaucoup de plaisir à corriger le texte, lui donner de la rondeur et tout cela n’aurait pas été possible sans l’accompagnement d’Alter Réal qui a fait un excellent travail d’édition.

Si tu devais t’identifier à un personnage de ton roman ?

Sonata, la jument noire d’Aden dont s’occupe May, pour son caractère de chatte, changeant comme une girouette et sa farouche indépendance.

Que dirais-tu pour donner envie aux lecteurs de le découvrir ?

Mmmm, c’est une question difficile, car les goûts sont si différents d’une personne à l’autre… je pense que le meilleur moyen est de leur proposer

de lire les premières pages, afin qu’ils sentent s’ils ont envie de poursuivre la lecture...

Si tu devais incarner un personnage de série TV ?

Amanda Price dans Lost in Austen. Se retrouver dans Orgueil et Préjugés, semer la pagaille, sans le vouloir bien sûr, au sein des personnages de Jane Austen et, surtout, demander à Darcy de se plonger dans un étang à la manière de Colin Firth, le rêve...

Si tu devais rencontrer un seul auteur, quel serait-il ? Et pourquoi ?

Jules Barbey d’Aurevilly. J’ai une passion pour les écrivains du XIXe siècle, leur vie, leur correspondance. La prose de Barbey d’Aurevilly est l’une des plus belles que je connaisse, il met de la profondeur en toute chose, manie les figures de style comme une épée et fait mouche à chaque fois.

Si tu avais pu écrire un livre à grand succès ?

La Panthère des neiges de Sylvain Tesson, parce que c’est plus qu’un livre.

As-tu prévu d’écrire un autre roman ?

J’en ai plusieurs en travaux, tous liés à un univers romanesque que je veux approfondir au fil des histoires, c’est dire si j’ai de quoi m’occuper ces prochaines années.

Voilà j'espère qu'au travers de ses réponses, cela vous aura donné de découvrir son roman.

May Phelan a abandonné une carrière prometteuse pour s'occuper du domaine équestre familial de Green Alley en Géorgie, dans le sud-est des États-Unis. À la mort de ses parents, elle a hérité de cette plantation qui appartient à ses ancêtres depuis plusieurs générations. Ce lieu riche de mystères, de drames irrésolus, d'injustices, est marqué par l'Histoire. Le fardeau de l'esclavage et les secrets de famille y ont laissé leur empreinte. Peu après son retour, May ressent un malaise grandissant. Le domaine est au bord de la ruine ; de plus, un danger couve, la jeune femme en perçoit la menace.

Tout l'oppresse et l'arrivée d'Aden Templar, un séduisant millionnaire dont elle monte la jument, ne lui rend pas la vie plus facile. Cet homme énigmatique l'attire autant qu'il la décontenance.

Que cherche-t-il, avec son regard de braise et ses questions ? Est-il digne de confiance ? Pour ne rien arranger, des manifestations étranges semblent indiquer que le vaudou noir sévit encore à Green Alley. Qui en veut à May ? Aden saura-t-il apprivoiser cette âme rebelle ? Ces deux êtres éperdus arriveront-ils à trouver la voie du bonheur ?

Une histoire de passion où se mêlent amour, quête d'identité et suspense.