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13 novembre 2019

Interview de Violaine et de Meg, de la maison d'Edition Alter Réal

logo-alter-real

 

Site Web:https://editions-alter-real.com/

Facebook: https://www.facebook.com/editionsAlterReal/

Cela fait plus de deux ans que j'ai fait la connaissance de Violaine. Leur maison d'Edition cherchait des personnes pour leur comité de lecture et j'ai tout de suite postulé. Je ne regrette pas car grâce à elle j'ai pu découvrir de bons manuscrits, et plusieurs ont été publiés. Puis depuis un an, je suis aussi partenaire avec elles.

 Il y en a pour tous les goûts, du polar, de l'imaginaire, de la romance et de la littérature dite générale.

Deux relectrices les aident également dans leur travail éditorial: Juliette et Marine. L’équipe comporte aussi une correctrice, des traducteurs (dont Céline Jeanne), des illustrateurs, une société de web design, etc. Tout le monde est prêt pour sélectionner vos œuvres, les illustrer et les promouvoir.

Cet interview a été réalisé grâce aux différents auteurs qui ont été édités par Alter Réal. Chacun s'est prêté au jeu en posant quelques questions.

Et bien sur, Violaine et Meg ont accepté.

Donc voici cet interview.

 

Parlez-nous un peu de vous, de la ME. Que faisiez-vous avant ? Quels sont vos parcours professionnels ?

V : J’ai un profil atypique : après hypokhâgne/khâgne et l'obtention d'une licence d'Anglais à la Sorbonne, j’ai intégré l’École de Commerce de Nantes. Ma vie professionnelle a débuté par un stage aux éditions Gallimard : une expérience inoubliable ! Les hasards de la vie m’ont menée vers d'autres secteurs d'activité. Pour autant, je n’ai jamais cessé de lire ni de m'intéresser à l'édition. J’ai appris au passage des choses très utiles, comme la coordination de projets, la gestion, la compta et le management.

M : J’ai fait de longues études de lettres et j’ai également la chance de parler couramment espagnol, ce qui est un réel avantage pour les éditions. Ça nous a permis de creuser la piste ibérique et de dénicher de vraies pépites. Mais ma connaissance de la langue française, des genres littéraires, du marché en général n’auraient servi à rien sans les qualités de gestionnaire de Violaine. On se complète très bien.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l'aventure de l'édition ensemble ?

V : On se connaissait avant de se lancer dans cette aventure un peu folle, et on avait pas mal d’atomes crochus : l’amour des livres, des animaux et de la nature. Et puis, un jour, en discutant, on a refait le monde et on s’est dit : « pourquoi pas ? ».

M : Ce jour-là, on prenait un thé, toutes les deux, savourant un moment entre amies, et ce « pourquoi pas ? » a fait irruption dans la conversation. On avait envie d’un nouveau défi, et quel défi !

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant des histoires avec des animaux, les animaux qu'ils soient personnages principaux ou secondaires?

V : Lorsque j’ai choisi la ligne éditoriale, je cherchais un fil conducteur qui permette à la maison d’édition de se distinguer, sans être trop restrictive. Originale, sans être marginale. Très vite, l’idée d’éditer des livres dans lesquels figure un animal s’est imposée. Si on y réfléchit bien, les animaux, réels ou imaginaires, sont présents dans tous les genres littéraires : des créatures imaginaires aux animaux de compagnie en passant par les oiseaux, les insectes, les animaux sauvages, etc. Les possibilités sont infinies.

L’animal doit être présent, mais il n’a pas besoin d’être acteur du récit : une simple apparition suffit. Aujourd’hui, nous élargissons cette ligne éditoriale, notamment pour la romance et le suspense.

Petit à petit, un nouveau fil rouge, parallèle au premier, fait son apparition : L’ÉMOTION. Quel que soit le genre littéraire, on veut éditer des livres qui créent des émotions.

M : Les émotions guident nos pas tous les jours, elles régissent le monde. Alors, ce fil conducteur s’est imposé au fil des mois comme une évidence.

Combien comptez-vous de salariés ?

V : Je suis pour l’instant l’unique salariée ! Une maison d’édition qui débute ne peut pas se permettre d’assumer les coûts financiers de charges salariales en plus de tous les autres investissements à prévoir. Il ne faut pas oublier que notre catalogue ne date que de janvier 2018 ! On s’est développées vite, c’est vrai, et on est d’ailleurs très fières ! Les autres personnes de l’équipe, car pour moi nous formons bel et bien une équipe, sont des indépendants payés à la prestation. La plupart ont un boulot à côté (ou n’ont pas fini leurs études !) Nous espérons pouvoir embaucher quelqu’un d’ici un an ou deux.

M : J’ai un emploi à côté, et travaille aux éditions par passion. Alter Real se développe très vite, et connait de vrais succès, mais nous devons rester prudentes, ne pas nous précipiter. Embaucher quelqu’un sera un nouveau cap à franchir.

Quelle a été votre plus grande satisfaction depuis la création d'Alter Real ?

V : Oh, là, question difficile ! Car c’est une aventure pleine de satisfactions en tous genres : le développement du catalogue, la diffusion des premiers ouvrages étrangers, la participation à des salons, et surtout au Salon du Livre de Paris en 2020, les premiers retours de lecteurs fidèles… Mais je crois que ce qui me fait le plus plaisir, c’est d’avoir réussi à créer un état d’esprit Alter Real, une convivialité, du sérieux et en même temps un environnement bienveillant pour et avec les auteurs. Et puis, il y a ces primo-auteurs qui apprécient de travailler avec nous, qui progressent et choisissent de continuer à nous faire confiance avec d’autres romans !

M : Pour ma part, j’en ai plein ! D’abord, mon entente avec Violaine, on a couru un risque en se lançant là-dedans, une telle entreprise aurait pu mettre à mal notre amitié, mais au contraire, elle en a été renforcée. On franchit les obstacles un à un, et je crois qu’on peut être fières de nous.

 Ensuite, une autre grande satisfaction a été de voir l’évolution de certains auteurs, telles que Jennifer Pourrat ou Aurore Chatras (pour ne citer que des auteurs avec lesquels j’ai travaillé) : quand j’ai lu leur dernier manuscrit, je me suis dit que tout ce travail n’avait pas été vain, qu’elles avaient appris, et je suis très fière d’elles. Je suis également heureuse que nos auteurs continuent à nous faire confiance : Céline Jeanne, Jennifer Pourrat, Vicky Combers, Nikki Quasevi (et j’en oublie) vont continuer à travailler avec nous. Ça me fait très plaisir !

Et puis, comment ne pas parler de nos victoires avec les rachats de droits étrangers ? On compte dans notre catalogue des romans qui ont cartonné aux Etats-Unis, en Espagne, des auteurs/ ME qui nous ont fait confiance et qui reçoivent un bel accueil en France. Ça aussi, c’est une sacrée satisfaction et une belle prouesse pour une ME si jeune !

 Comment se déroule le procédé dans le monde de l’édition, pour un livre français (de l’envoi du manuscrit, à la correction, à la recherche des couvertures, ….) et pour un livre étranger (choix du livre, acquisition des droits français, traduction….) ?

Pour un livre français :

Les manuscrits que nous recevons sont présélectionnés par notre comité de lecture. Nous prenons connaissance de leur avis, on en discute avec eux, et cela nous donne un premier éclairage. Les manuscrits qui ont passé la première sélection atterrissent chez Meg et moi. On les lit, on en parle et nous les choisissons ensemble. Ensuite, si l’auteur accepte notre proposition de contrat, nous commençons le travail éditorial : nous proposons à l’auteur des pistes d’amélioration sur son texte. On propose, et l’auteur choisit. Si nous avons une romance sans scène de sexe, on n’imposera pas à l’auteur d’en ajouter, par exemple. L’inverse est vrai aussi 😉.

Nous avons à cœur de travailler en collaboration avec les auteurs, mais il faut aussi qu’ils soient prêts à retravailler leur texte. On lit, on relit, on commente, et on échange beaucoup : nous sommes en constante ébullition pour assurer la qualité des ouvrages édités, et pour tenir le planning éditorial.

Une fois le manuscrit validé sur le fond, on l’envoie en corrections.

En parallèle, on travaille sur les métadonnées, c’est-à-dire ce qui va permettre aux distributeurs de vendre le roman : résumé, mots clés, couvertures, infos sur l’auteur, etc.

Quand tout est fini, l’auteur reçoit un BAT (bon à tirer) pour valider la mise en production du livre (papier et numérique).  

Pour les titres étrangers:

c’est un peu différent. On prospecte des titres, on approche les auteurs ou leur agent littéraire et on fait des offres. Si la négociation aboutit, on fait traduire le livre, on s’occupe des métadonnées, couverture comprise, puis on publie !

Quels sont vos projets dans un futur proche ? Et à long terme ?

En 2020, l’objectif n°1 est de participer à plus de salons, et en particulier le Salon du Livre Paris.

L’objectif n°2 est d’augmenter encore notre chiffre d’affaires pour pouvoir continuer à investir (notamment dans des titres étrangers).

À moyen terme, on envisage de mettre en place une boutique en ligne pour les livres papier.

À long terme, on devra optimiser la distribution/diffusion pour le papier. Aujourd’hui, nous sommes limitées dans nos possibilités de développement pour le papier.

Comment imaginez-vous Alter Real dans 10 ans?

V : Avec une équipe enthousiaste, une diffusion papier efficace, des projets ambitieux sans rien avoir perdu de notre proximité avec les auteurs.

M : J’aimerais qu’Alter Real conserve l’état d’esprit qui la caractérise, ce lien que les auteurs ont su tisser entre eux, cette bienveillance. Pour avoir travaillé ailleurs (et travailler encore ailleurs), c’est un bien rare... Et j’aimerais aussi que l’on continue à se développer bien sûr !

Est ce que ça vous est déjà arrivé de vous retrouver toutes les deux avec un avis totalement différent sur un manuscrit reçu. Du genre une a TROP adoré et l'autre a CARREMENT détesté.

V : Oui ! Ne serait-ce que parce que nous n’avons pas les mêmes genres de prédilections à la base !  C’est notre grande force, d’ailleurs : on peut se dire les choses sans crainte, on partage nos impressions, et on se fait confiance. On fait des choix, on fait des erreurs, et on les assume.

M : Oh oui ! Et là, on sort les costumes de Sumo (vous savez, ces trucs qui entravent les mouvements !), et on grimpe sur le ring ! Je plaisante, évidemment. Comme le dit Violaine, notre grande force est notre relation. Il n’y a pas de question d’égo entre nous, on en discute, on argumente, et puis l’une finit par céder. Jamais la même. Et quand on se trompe, on tire les leçons de nos erreurs et on assume toute les deux. C’est ça une équipe.

Avez-vous déjà écrit une ébauche de roman sans jamais oser aller au bout ?

V : J’ai écrit 2 romans, un recueil de nouvelles, et j’en ai un 3è à moitié écrit. Tous dorment dans mes tiroirs de bureau…. C’est bizarre, depuis que j’ai créé les éditions, je n’écris plus une seule ligne ! Plus le temps ! Tous mes efforts sont concentrés sur la maison d’édition. Je me dis que ça reviendra un jour. On ne peut pas tout faire, malheureusement, il faut faire des choix.

M : Deux ou trois romans non aboutis quand j’étais jeune... De toute façon, je n’ai pas le temps : entre mon emploi et Alter Real, mes journées sont bien remplies !

Prenez-vous conscience qu'en donnant leurs chances à de parfaits inconnus, vous changez radicalement le cours de leur vie. Que ressentez-vous ?

 Bien sûr qu’on mesure l’importance d’un contrat d’édition. Mais cela nous fait aussi un peu peur, parfois. Car les auteurs, et c’est compréhensible, ont beaucoup d’attentes et d’espoir. Or, signer un contrat d’édition ouvre une porte sur un nouveau monde ; c’est le début d’une aventure, pas son aboutissement. Et signer un contrat d’édition ne garantit pas le succès. On fait notre possible pour que le succès soit au rendez-vous, mais quand ce n’est pas le cas, les auteurs sont parfois très déçus, voire blessés. Il faut être pugnace, dans ce métier, et s’armer d’une solide armure, car le chemin est semé d’embûches : les critiques (pas toujours très bonnes), les avis des lecteurs, les fluctuations des ventes, les réseaux sociaux, les doutes, les remises en question. Pour durer dans ce milieu, il faut du courage et de la patience !

 

 

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